DJ Shaft is backtage, man! V2.0

C'est le retour du champion Underground devant la caméra! DJ Shaft porte son collant de lutte, la ceinture autour des hanches et il a l'air d'avoir des choses à dire:

DJ Shaft: Après une semaine où je ne suis pas intervenu en dehors des rings, et à l'approche de Winter Smash, je ne peux me contenir davantage et formuler à voix haute, en public, à une heure de grande écoute comme d'habitude lorsque le Cool One prend la parole: mais qu'est-ce que tu veux vraiment, Cassandra ?!

Je me pose cette question car il est évident que malgré ce que tu dis, tu ne peux pas sérieusemet convoiter le titre Underground. Qu'est-ce qui me permet d'avancer cela ? Et bien tout simplement le fait que toi et moi on va s'affonter dans un Underground rules match, et que c'es une de mes spéciliatés! Et oui ma chère, j'ai remporté une underground rules battle royale à One way to hell, et j'ai gagné le championnat dans une Underground rules match contre John Belfàlàs et Numéro Zéro.

Tu vois ce que je veux dire, Cassie ? Tu affrontes le représentant de l'extrême à la UCW dans un type de match où il gère grave sa race. Tu ne peux donc penser une seconde pouvoir me battre pour la ceinture dans ces conditions! Non, il doit yavoir autre chose... à mon avis, tu dois avoir trouvé là une occasion inespérée de t'abreuver de mes phéromones. Mais ne t'inquiète pas, tu en auras des phéromones, plus que tu ne pourras en supporter.

Tu en auras même jusqu'à plus soif, je vais te rassasier, te donner tellement de moi-même que lorsque la cloche sonnera, tu seras allongée sur le ring, les yeux fermés, la bouche entr'ouverte, la poitrine humide et haletante, poussant un râle de satisfaction animale car si tu n'auras pas conquis le titre Underground, tu auras néanmoins gagné plus, oui, beaucoup plus... tellement plus!

Alors qu’une caméra se ballade dans les vestiaires de la UCW, nous tombons sur DJ Shaft, l’ex-champion Underground. Les traits tirés, il est debout, le front appuyé sur un ballon de basket contre un mur. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas l’air d’avoir la pêche.

DJ Shaft : Guys, je crois qu’un constat s’impose : ma carrière à la UCW est un échec. Pas cool, vraiment pas cool.

Malgré plusieurs opportunités, j’ai échoué à devenir All-star champion. Et quand je vois les moins-que-rien qui ont porté ce titre à ma place, je suis passablement écoeuré.

Je n’ai pas été un bon champion Underground. J’avais pourtant l’expérience et des idées plein la tête, mais je n’ai eu qu’un règne court, avec seulement quelques défenses de titre que la direction a bien voulu m’accorder. Je n’en veux pas à Cassandra Santa-Maria, non, elle a mérité d’avoir cette ceinture. Elle s’est battue comme une furie, et elle a été plus intelligente que moi en se servant de ma faiblesse. Elle m’a utilisé, elle s’est servie de moi, elle m’a abusé, la coquine ! Elle mériterait une bonne fessée pour la peine… mais je ne peux que la féliciter, et me remettre en question. Carrément trop pas cool !

Depuis le début, je ne suis qu’un second couteau. Je n’arrive pas à m’imposer, je n’ai pas encore marqué les esprits, et pourtant je fais tout ce que je peux… Il doit y avoir un problème chez moi, un pretty f*ckin’ big problem !

Je crois savoir ce que c’est. Moui, j’ai une petite idée. Je ne vise pas assez haut ! Si je n’ai pas été un bon champion intermédiaire, il ne me reste qu’une seule chose à tester : être un bon champion du monde poids-lourd.

DJ Shaft a alors un petit rictus entendu, ses paupières s’abaissent.

DJ Shaft : Ouaaaiiiis… ça, je peux le faire, easy !

Le Cool One est dans les coulisses de la UCW. Vêtu de ses habits de ville, il marche apparemment sans but précis, les yeux rivés sur un bloc-notes sur lequel il écrit de temps à autre, en parlant à voix haute.

DJ Shaft : Champion du monde… champion du monde… ouais, champion du monde… c’est décidé, je me lance à la poursuite du champion du monde, je pars à la conquête du titre de champion poids-lourd de la UCW… et je vais réussir ! J’ai pas d’autres choix, pas d’autres options, je dois y arriver ! Et je vais le faire. Je sais que je peux le faire, et surtout je dois le faire.

J’ai commis des erreurs dans le passé, enfin quand je dis le passé… il n’y pas très longtemps, disons quelques mois… ma première erreur a été de perdre simultanément contre cette serpillière de Edward Blackbuerry et the Xtrem. J’ai pu relever la tête en battant John Belfàlàs et Numéro 1 pour le titre Underground, mais j’ai eu un règne assez moyen, en grande partie parce que la direction a préféré mettre en avant les champions All-Star successifs qui se sont révélé des incapables et que j’ai été relégué aux matchs tag team sans pouvoir défendre mon titre !

Le Orlando Magic secoue la tête, et écrit quelques lignes sur son bloc-notes.

DJ Shaft : C’est ce qui m’a amené à commettre ma deuxième erreur, perdre contre Cassandra Santa-Maria ! Toute cette énergie, cette violence que j’avais accumulées sans pouvoir l’exprimer sur les rings face à des adversaires est ressortie sous une mauvaise forme, celle de mon obsession latente et fatale pour les représentantes du sexe opposé les mieux pourvues par la Nature !

Shaft s’arrête dans sa marche, il soupire d’un air amusé, et relit ses notes, tout en commentant à voix haute :

DJ Shaft : Jusqu’au bout cette faiblesse m’aura joué des tours, il aura fallu que Cassandra effleure à peine ma cuisse pour que je perde toute ma concentration et ma volonté, et que ma décontraction habituelle ne laisse place à une tension nerveuse et musculaire que j’arrive pourtant à contrôler sur le ring, enfin la plupart du temps ! Quelque part, heureusement que Cassandra m’a achevé pour faire le pin, car si elle avait attendu ne serait-ce qu’une seconde de plus, j’aurais été obligé de changer de collant de lutte ! Et certains spectateurs et spectatrices auraient pu être choqués, voire effrayés par le spectacle qui allait suivre, et les chiffres de la UCW en auraient souffert.

En fait, sans le savoir, Cassandra Santa-Maria a rendu un grand service à la fédération en me battant aussi vite !

Shaft éclate de rire et revient à ses notes.

Shaft : Enfin bref ! Il est temps de passer à autre chose, maintenant. Il est temps de viser haut, de tenter le dunk à l’autre bout du terrain de basket : décrocher le titre poids-lourd mondial ! J’ai presque fini d’élaborer mon plan d’attaque….

La caméra se déplace pour offrir aux spectateurs un aperçu du plan du Cool One. Sur la feuille, plusieurs lignes écrites au crayon sont barrées, des notes sont griffonnées dans tous les coins, avec des schémas représentant le ring et des lutteurs. Au milieu des notes, une phrase est soulignée et encadrée plusieurs fois : « Plan numéro 1 : Dunker le cul de the Xtrem. »

DJ Shaft : Moui… je crois que mon plan est assez simple et réalisable.

La caméra est dans les coulisses, suivant DJ Shaft qui marche d’un pas soutenu. Le Cool One est concentré, le visage fermé et le regard fixe. Rien ne semble pouvoir perturber sa concentration, jusqu’à ce qu’il s’arrête net en plein milieu d’un couloir. On ne sait pas ce qu’il l’a arrêté dans son élan, car il regarde quelque chose ou quelqu’un en dehors du champ de la caméra.

DJ Shaft : Ho non, pas lui…

La caméra se retourne pour montrer un groupe d’hommes, lutteurs et autres employés de la UCW. Parmi eux, un homme en costume, qui parle fort et en faisant des grands gestes des mains. Il aperçoit DJ Shaft juste au moment où celui-ci fait machine arrière.

???: Shaft ! Hey ! Shaft !

L’Orlando Magic fait signe de ne pas avoir reconnu l’individu, qui quitte ses interlocuteurs pour rattraper le lutteur.

???: Héhé, Shaft, ça va ou quoi ?

DJ Shaft fait semblant de reconnaître l’homme qui lui serre la main à grand renfort d’accolades.

DJ Shaft : Ca alors, Marco ! Marco Marianni, ça fait super longtemps ! Comment ça va ?

Marco : Ca va ça va, la forme ! Alors qu’est-ce que tu deviens ?

DJ Shaft : Bah écoute pas grand-chose, la semaine prochaine j’ai un match en supershow pour devenir challenger au titre mondial de la compagnie, mais sinon à part ça, que dalle.

Marco : Sérieux ? Tu vas devenir champion du monde ? Trop la claaaaaaasse, j’te jure ! Je savais que tu serais au top un jour, je te l’ai toujours dit, tu te souviens ? Quand t’as commencé à Miami, je t’avais repéré parmi tous les petits jeunes de la relève, et j’ai dit aux autres : « Celui-là vous verrez, ça deviendra une star, plus tard on payera pour le voir dans le main-event, il sera champion du monde. » Et tu vois ? C’est ça le talent, Shaft, et toi t’en as je l’ai toujours dit !

DJ Shaft : Merci Marco. Et toi qu’est-ce que tu deviens ?

Marco : Moi je suis devenu actionnaire de la UCW, mais chut ! personne est au courant. Officiellement, je suis journaliste pour un magazine sportif, mais officieusement je suis là pour chercher des gars avec du talent à manager… des gars comme toi.

DJ Shaft : Ha c’est cool. Bon, Marco ça m’a fait plaisir de te voir, mais faut que j’y aille là…

Marco : Hey attend attend attend… ça t’intéresse que je devienne ton manager ?

Shaft : Non merci Marco, c’est cool de ta part, mais j’ai pas besoin de…

Marco : Tu sais que je peux faire de toi une star ? Une megastar même ! Sérieux, on signe un contrat de management reconnu par la UCW, je prend ta carrière en charge, je deviens ton coach sportif, je gère tes relations avec la presse et les autres lutteurs, je prends contact auprès des grandes marques pour te sponsoriser, et toi et moi on se fait un paquet de fric en un rien de temps ! Alors, ça marche ?

Marco tend la main à Shaft d’un air enthousiaste, mais Shaft le regarde d’un air amusé.

Shaft : Non merci, vraiment, Marco. Moi je suis déjà lancé, mais vas plutôt voir les nouveaux comme John Orsoni, Aaron Zodiac, Chris Waken, Lexxi Mars… eux ils ont besoin d’un bon coach !

Marco : Comme tu veux, Shaft, comme tu veux… en tout cas, tu sais où me joindre si tu changes d’avis, hein ?

Shaft : Ouais, man, t’inquiète…

Marco : Je suis sérieux, Shaft ! Crois-moi, y a du pognon à se faire !

Shaft : Je te crois, Marco, mais moi tout ce qui m’intéresse c’est battre Dynamite Joe à Day of Defeat, et botter le cul au champion mondial the Xtrem pour lui prendre son titre… ce que je vais faire !

Marco : Mais justement raison de plus ! T’imagines, toi champion mondial managé par Marco Marianni, celui qui t’a découvert, qui t’a mis le pied à l’étrier ! Je pourrais faire de toi le meilleur, Shaft, le meilleur de la UCW !

Shaft lui rétorque d’un air confiant:

Shaft : C’est déjà le cas ! Allez, salut Marco, à la prochaine !

Marco : Ca roule, Shaft. Hey une dernière chose, Shaft… t’aurais pas 200 dollars ? Je te les rends avant la fin de la semaine, j’ai juste besoin d’un peu de thune pour lancer un produit avec un ami…

Shaft rigole et part en secouant la tête, faisant signe de la main à Marco, qui reste planté là, un peu dépité.

« Alors comme ça, c’est la fin… C’est ainsi que doit finir la UCW, dans un dernier baroud d’honneur après plusieurs mois difficiles, entre les pertes d’audiences, les problèmes financiers, les multiples renvois et blessures… et après deux d’aventures légendaires, auxquelles j’ai pris part. Et bien soit. »

DJ Shaft est assis dans les vestiaires, en tenue de disco, la tête baissée, les mains croisées sur ses genoux, et avec à ses pieds un ballon de basket.

DJ Shaft : La UCW avait tout ce qu’une compagnie de lutte indépendante peut espérer avoir : une solide base de fans, des lutteurs talentueux, une histoire construite par les rivalités, les équipes, les matchs, un titre poids-lourd reconnu au niveau mondial, un titre extrême digne de ce nom, des titres par équipe et un titre intermédiaire valorisés par des lutteurs devenus célèbres comme Benjamin Marshall, Kentaro, Nick Blade, Cassandra Santa-Maria, Elena Irons… et surtout, elle avait son identité, elle possédait un style propre, avec ses traditions qu’on ne retrouvait pas dans d’autres fédérations comme le Behind the Mask Tournament, le Darkness From Light match, le Doomsday Chamber of Pain…

Et c’est d’ailleurs dans ce type de match que va se clôturer l’histoire de la UCW, dans son dernier show. Le titre mondial poids-lourd sera remis en jeu dans la structure de l’extrême, là où sont ressortis vainqueurs Zack Lionheart, Dynamite Joe… la dernière page se tournera t’elle sur le couronnement d’un nouveau champion ? J’en suis persuadé… puisque ça sera moi.

J’ai combattu Dynamite Joe dans la cage à huit côtés de Day of Defeat pour mériter une chance au titre mondial, et j’ai été à ex-aquo avec Joe… cette fois, j’ai la ferme intention d’en être, et de gagner, à égalité avec personne d’autre. Ma carrière à la UCW ne peut pas et ne doit pas se terminer sur un autre échec, j’ai connu trop de revers pour rester là-dessus… j’ai toujours su que j’étais capable d’être au top, et les autres lutteurs et les fans ne demandent qu’à le voir !
Et bien je vais leur montrer, et ça sera la dernière chose qu’on verra à la UCW : Le Orlando Magic, le Player, Le Genius, le Cool One DJ Shaft va dunker la face de tous les participants de la Doomsday Chamber of Pain pour devenir champion mondial des poids-lourd de la UCW. Je considère que c’est un service que je rendrais à cette compagnie, car elle ne peut pas finir avec cette serpillière sur pattes de Xtrem ni Marshall pour champion mondial.

J’ai décidé de devenir champion du monde de la UCW et je le deviendrais, même si ça sera le dernier règne de cette fédération… même si c’est pour un soir… ça c'est ma dernière chance de pouvoir faire quelque chose de bien à la UCW, et je ne vais pas la rater.